Réinstallation en Belgique de réfugiés syriens du Liban

Réinstallation en Belgique de réfugiés syriens du Liban

Selon le HCR, la réinstallation est une des trois seules solutions durables pour les réfugiés. En dépit de l’importance de cette pratique, peu de littérature propose une analyse en profondeur des défis qui en découlent. Force est de constater que l’un d’entre eux est la disparité entre les attentes des réfugiés avant leur réinstallation et leur réalité après celle-ci. Ce mémoire entend dès lors mettre en lumière la pratique en matière de réinstallation de l’Etat belge au Liban vue sous cet angle. Depuis 2013, la Belgique a régulièrement mené des missions de sélection afin de réinstaller des réfugiés syriens du Liban (RSL). L’objectif de la recherche est de comprendre les causes du fossé entre les attentes avant la réinstallation et la réalité dans le pays d’accueil. Elle examine dans quelles mesures trois facteurs – le facteur individuel, le facteur juridique et le facteur socio-politique – contribuent à accentuer ce fossé. À cet effet, les méthodes de recherche qualitative et quantitatives ont été combinées : 291 RSL ont été sondés et une série d’entretiens semi-structurés ont été menés en Belgique avec dix RSL réinstallés et cinq acteurs impliqués dans le processus de réinstallation (HCR, Fedasil, CGRS, Convivial et Caritas). Ce mémoire conclut que la cause dudit écart est de nature individuelle et juridique : les RSL développent des attentes irréalistes, principalement en raison d’un manque de connaissance du programme de réinstallation du HCR, et ne sont pas satisfaits du pays hôte parce que celui-ci échoue à l’heure de prendre en compte leur vulnérabilité et d’adopter une approche de la réinstallation respectueuse des droits humains.

Écrit par Danaé COQUELET: Danaé est diplômée du Centre européen inter-universitaire pour les droits de l’homme et la démocratisation (EIUC) avec une spécialisation en droit des réfugiés et en genre. Après avoir assisté l’Unité de Protection du HCR pendant plusieurs mois à Bruxelles, elle est maintenant basée à Beyrouth, où elle continue à travailler sur les déplacements syriens.

Publié par l’Institut Scandinave pour des Droits de l’Homme

Genève, 05 Janvier 2018